Mon père, jeune retraité de l’Education Nationale, a beaucoup plus de temps à consacrer à sa maison et son jardin, après près de 40 ans passés à éduquer ces chères têtes blondes ces ados débiles et à casquette aux joies de littérature française et du latin. (Mais je sens bien que corriger des copies lui manque un peu parfois : quand je lui envoie des cartes postales, il souligne toute faute d’orthographe d’un rouge mutin ….).
En attendant, il vient de trouver un mode fort original de lutter à la fois :
* contre la grippe aviaire sous ses formes urbaines,
* les pigeons qui massacrent ses plantations d’hiver,
* les pigeons qui nichent dans les colombages de la maison, et pourrissent tout de leurs fientes toxiques.
Il s’est acheté :
1 fronde de compète (Ma mère était fumasse : » tu te rends compte, une fronde, 8 EUROS ! ». Réponse outrée de mon père : « mais c’est une fronde semi profesionnelle chérie ! »)
1 paquet de pois chiches secs.
Et régulièrement, il fait des expéditions punitives dans son jardin, pour effrayer les pigeons de ses projectiles … Pour l’instant, il n’a pas atteint un seul volatile, il considère que ses opérations se doivent avant tout dissuasives, et non létales.
Dans la famille, les avis sont partagés : ma tante menace de le dénoncer aux défenseurs des oiseaux, mon frère lui propose faire jouer ses réseaux de déliquant juvénile pour lui trouver un pistolet à grenaille (ben voyons), ma mère est morte de rire, et fout la honte à mon père en racontant son histoire à qui veuille bien l’écouter (ouais, je sais, je ressemble à ma mère).
Pour ma part, j’amène désormais mon appareil photo avec moi à chacune de mes visites parentales, en espérant pouvoir un jour immortaliser ce grand revival de Thierry La Fronde dans les paisibles jardins de Lyon Montplaisir …
