Voir les épisodes précédents (1, 2, 3, 4 et 5).
Et oui, je suis encore vivant. Voici donc les dernières nouvelles de ce dernier mois et demi passé entre Leon et les plages mexicaines (pour info, et surtout pour vous faire la nique, il fait entre 25 et 35 degrés dans ce beau pays).
Bon, en ce qui concerne les dernières infos :
Tout d’abord, nous avons du nous expatrier dans une autre colonia. Après plusieurs plaintes complètement infondées des voisins auprès de la police puis de l’immigration (ils ne rigolent pas dans les résidences privées), nous avons préféré partir de notre plein gré. Ce serait dommage de ne pas terminer notre année d’échange alors qu’on s’amuse tellement ici. Nouvelle galère pour changer de baraque mais cela s’est fait rapidement et nous avons mis moins d’une semaine pour trouver un nouveau toit et déménager.
Evènements :
– La fête des morts ou Halloween : premier week end de novembre, c’est une fête traditionnelle plus célébrée au sud du pays mais qui reste un excellent prétexte pour se déguiser et aller dans toutes les soirées organisées durant cinq jours. Je me suis donc trimballé tout ce temps en Power Ranger, force rouge, accompagné des mes forces noire, bleue et verte. On a fait un malheur bien que verte et bleue se soit dégonflées pour aller en boite, noire et moi sommes passés dans de nombreuses soirées, une petite chorégraphie à l’appui !
Une nuit en enfer : je m’explique. Le week end du 16 novembre, nous sommes partis à Puerto Vallerta (côte Pacifique, 3 h de route de Guada) pour les 25 ans du chauve (mon pote de DF). Le dimanche nous optons pour une croisière d’une journée : open bar, open bouffe, plongée, cheval et dernière visite sur une plage isolée : Playa Animas (seulement écrire ce nom me fout encore les chocottes).
Fin de journée, le bateau jette l’ancre, nous partons en zodiac nous baigner sur cette plage quand on se rend compte qu’on a oublié un pote qui était aux chiottes (Note de l’Editeur : vous êtes vraiment de super potes vous hein ….), le pauvre devra rester deux heures seul sur le bateau. C’est là que nous faisons la rencontre de Roberto… Habitant de la plage, gueule pas tibulaire mais presque, rasé, balaise, nous propose d’aller chercher mon pote avec son bateau, puis nous propose après devenir un boire verre dans sa maison trop belle sur la plage, puis nous propose (très gentil ce Roberto) de passer la nuit dans sa maison et de laisser repartir le bateau à Vallarta… On hésite, les files sont toutes excitées, on se concerte, on vote pour, le cauchemar commence.
Il s’avère que ce charmant Roberto se voue à des activités professionnelles peu orthodoxes et dont il ne se cache pas (club de strip tease au DF etc…). On commence à s’inquiéter, il nous propose d’emmener un de nous faire quelques courses pour la soirée, ce qu’il a oublié de nous dire c’est qu’il n’y a pas de route, le seul moyen de transport est le bateau. Nous voilà coincés sur une plage paradisiaque qui perd progressivement de son charme. Il prend Vincent avec lui (entre chauves…). Ils partent, au bout de 2 h 45, toujours pas de nouvelles. On reste seuls dans sa maison, 3 heures et demi de calvaire sans savoir ce que devenait mon pote, seul, avec une espèce de bandit louche et drogué. J’ai vraiment cru jamais revoir un de mes meilleurs potes. Donc plus tard, Roberto revient, seul en titubant, la jambe en sang… Là je le suis saute dessus en lui disant « connard où est mon pote », il me regarde, il avait un petit couteau dan la main et me dit « Callate ou te mato », en deux mots ta gueule ou je te tue ! Ah ouais ?! Ok, je la ferme (très crédible ce garçon) et j’attends des explications, tremblant de peur, et sans savoir où est Vincent. Je descends sur la plage, vois l’embarcation au loin, avec un chauve et plein de sacs dans la main : mon Vincent ! Qui a passé les heures les plus flippantes de sa vie, Roberto a trimballé le pauvre dans le relief, allant chercher drogues et compagnie, lui faisant boire des verre de rhum pour son anniversaire, l’obligeant à faire le funambule sur le bateau pour le divertir, un cauchemar. Enfin, restait encore à se barrer, le Roberto étant bien allumé, mes deux co locatrices semblant être à son goût, je m’en allais avec Vincent à la recherche d’un bateau quand on vit au loin de la lumière, un bateau à moteur arrive, nous demande 500 pesos pour nous emmener au prochain village avec une route, on négocie pas, on va chercher les filles simulant un bain de minuit, Roberto nous dit qu’il arrive dans deux minutes, tailllllllo ! On court on s’arrache, ce con nous court derrière avec son clébard et on part ! Je lui fais un doigt d’honneur (non je plaisante, même sur le bateau, je flippais encore), et la tension est restée palpable encore de longues minutes après notre évasion, qué miedooo !
Repas de Noël : Il y a un mois, nous avons organisé un repas de Noël entre français où chacun devait offrir un cadeau à une autre personne. Ben moi j’ai eu un joli verre à vin de très bonne qualité et une crème hydratante Vichy ! Cooool ! (Hâte de recevoir tout plein de cadeaux de ma famille préférée à la nouvelle adresse qu’ils connaissent !) (Note de l’Editeur : le frangin perd JAMAIS une occase de réclamer des kadals.)
Le gala des diplômés de l’Ecole : très amusant, sorte de repas bara libre avec les parents des diplômés qui boivent encore plus que leurs progénitures, on a dansé, Mariachis et groupes de Banda étaient présents, c’était très divertissant et moins formel que nos galas français.
Les notes scolaires : annonce aux investisseurs de cette aventure, je clos le semestre avec un pti 75 %, beau gosse ! (Note de l’Editeur : le frangin perd JAMAIS une occase de faire remarquer combien il est fort en thème. L’autocongratulation est la meilleure des promotions.)
L’immigration : ça c’est de l’aventure, je ne me plaindrai plus jamais de la lenteur de l’administration française. Afin de m’enregistrer comme résident, j’ai mis trois mois, passé plus de 14 heures en tout dans les locaux de l’immigration et lâcher 340 Euros !! Et c’est pas encore terminé, j’y retourne une dernière fois (j’espère) en janvier.
Rubric à Brac :
Ma nouvelle maison : ben elle est bien mieux que l’ancienne, plus grande, avec un grand jardin, un grand barbeuce, moins chère, mieux située ; près des commerces et de l’école. Le quartier du Campestre est des plus européens, avec de jolis parques, des petits commerces, des ruelles sympathiques. En plus, nous ne vivons plus dans une colonie privée, fermée remplie de connards friqués mais sur la rue, et en plus, on a seulement une seule et unique voisine. Afin de ne pas avoir à redéménager, je suis allé lui rendre une petite visite. Cette charmante quinquagénaire se ballade toujours en jogging-pyjama rose (elle est peu perchée mais elle mord pas). Je lui ai proposé, en cas de nuisances sonores, de m’appeler avant de prévenir les flics ou l’immigration, de me passer un simple coup de fil et que je m’occuperai du reste. Pour l’instant cela marche bien, elle m’appelle, je coupe tout, et tout se passe bien.
Le mexicain est très jaloux, et ce même quand la femme n’est que son ex novia. J’ai eu le plaisir de me faire délivrer ma première branlée locale sur le parking d’une boîte alors que je me trouvais avec une locale quand son ex et 3 de ses amis ont débarqué et m’ont expliqué (avec les poings) qu’il n’aimait pas voir cette femme trop prés d’un étranger (d’un pinche frances comme ils diraient). Mais que la Reine Mère ne s’inquiète pas, elle a engendré un beau brun (un peu moins beau après pour le coup) d’1m78 qui résiste bien aux assauts de ces lâches et vils mexicains ! Même pas tombé et même pas peur (en même temps tout c’est passé tellement vite M. l’inspecteur que je n’ai pas eu le temps d’avoir peur). Je tiens donc à insister sur un fait : je n’avais pas l’alcool mauvais mais que je ne suis que la simple victime du succès dû à l’étranger et de la jalousie qu’il engendre ! No soy Mala Copa ! (Note de l’Editeur : après tabassage, le Padrino avait un air de ressemblance assez frappant – c’est le cas de le dire – avec Robert de Niro, période Ragging Bull. Plus Robert que de Niro, mais tout de même ….).
Le Mexicain est un vrai expert du barbecue ! Quand je vous disais qu’il passait sa vie à bouffer, ma maison c’est Flunch, tous nos amis viennent, se retroussent les manches, allument le barbec (sans papier, juste avec de l’huile svp !) et te font mariner la viande avec de la bière, du citron etc…que rico !!).
Le mexicain a peur du ridicule et n’ose pas faire scandale en tenue de Power Ranger ! (Note de l’Editeur : alors que nous, dans la famille, on a pas peur de se déguiser, au contraire, plus c’est trash, plus on aime.)
La mexicaine est fourbe : je m’explique. Un soir, la petite copine locale d’un pote français est venue taper l’apéro avec ses copines, dont une nouvelle, allemande, que nous n’avions jamais vue. Ayant vécu 7 ans en Allemagne, je commence à jouer le kéké en parlant teuton quand cette jeune fille me dit, en espagnol « Non non ! Ici , on parle espagnol ! ». Connasse. Moi qui voulais me la raconter un chuia, bref, je me casse dans le salon. Mon fameux ami sort de sa chambre où il était un petit moment avec sa chérie, la décence ne me permettant de vous retranscrire ces propos, et moi, comme un con, qui surenchérit sur les qualités physiques de la locale, le tout en français, en tout impunité comme toujours. Sauf que cette fois-ci, vous l’avez peut être deviné, ben on était trois à comprendre. La pseudo allemande n’était en fait qu’un espion suisse (de Genève) amené par la copine de mon pote pour nous infiltrer. Pour le coup cela à réussi, 5 minutes plus tard elles sont parties, c’était il y a un mois, on ne les a jamais revues. JUDAS ! (Note de l’Editeur : bien fait !!)
Non, je ne me drogue pas ! Bon, ici, comme vous l’avez saisi lors de mes précédents récits, tout est moins cher. La drogue est monnaie courante et coûte aussi chère que l’alcool en France, n’empêche que je ne prends rien, pas un champi, pas un peyote, QUEUDAL, NADA !
Le régime et le fameux pari avec Vincent : fatigué d’entendre ce chauve d’ex tolard de Vince (celui qui a fait de la prison a Cancun) me traiter de ventre sur pattes, de gordito ou de me demander chaque mois comment se porte ma progéniture, nous avons parié le 29 juin que l’année d’après, jour pour jour, j’aurai des putains d’abdos façon Côte D’Or. L’objet du pari, une bouteille de Clos de Tart (un vin rouge de Bourgogne, mes préférés). Coût de l’objet : quelques 3000 Pesos (on va parler en Pesos histoire d’embrouiller le Ministre des Finances AKA la Reine Mère). Et pour tout vous dire, ben ce n’est pas gagné. J’étais bien parti mais depuis mon dernier déménagement (et le dernier des derniers espérons), j’ai craqué. J’ai un beau jardin. Donc j’ai un beau barbecue. Et pis ici il fait tous les jours un temps à faire des Carne Asada (je vous balance un peu de voc par ci par là), bilan : 5 kilos, et ce dans le bide (si quelqu’un à une explication médicale à me fournir je suis preneur). (Note de l’Editeur : à mon humble avis, plus que la carne, c’est la cerveza qui est à blâmer mon grand ….).
Le Mezcal : petit clin d’œil aux commentaires lus sur cette fameuse boisson à la portée de toutes les bourses. C’est hardcore, à la limite des drogues dures, vraiment dégueu sachant que le tout est en plus mariné avec un petit ver tout mignon qu’on bouffe à la fin (je dis « on » mais moi pas, je me suis arrêté aux criquets et c’est déjà bien assez).
La colocation : tout va très bien avec les deux Elsas, rien à redire, elles sont marrantes, on se comprend, on s’amuse beaucoup, on invite plein de mexicains chez nous, notre maison est très vivante, elles sont moins radines et moi moins chieur et provocateur, donc c’est le Bonheur. Pulchérie, elle aussi, est des plus heureuses. Tellement qu’elle s’en va vivre dans la résidence de l’école. Elle ne supportait plus nos afters le mardi soir, les parties de poker du mercredi, les barbecues du lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi dimanche et a décidé de nous quitter. Son isolement dans sa chambre lui a coûté le surnom de « La Autista » par nos amis locaux. Mais bon c’est mieux ainsi, disons que nous n’avons pas la même façon d’appréhender l’intercambio. Nous autres qui vivons de tequila et d’amis, elle, de Basket et de Skype.
Le climat : très chaud le jour et très froid la nuit à Leon, tellement que j’ai du investir dans une grosse couette alors que je n’utilisais jusqu’à présent que des draps. L’est avoisine par contre sur les côtes les 30 degrés !
L’espagnol : ben ça va beaucoup mieux, je comprends tout, et surtout je me fais comprendre, je suis très content de ma progression et, effectivement, cette langue est tout à fait abordale pour les français On parle couramment (enfin, de quoi tenir de vraies et longues conversations) en quelques cinq mois.
Ce qui me manque : voir l’OL se qualifier en huitième de finale de la C1, comme toujours la famille et El Sobrino (AKA l’Héritier), le tennis avec le Padre, me ballader à Lyon, le Velo’v, un vrai Noël, les cadeaux qui vont avec, Nantes et la tantine qui va avec, lui envoyer des cartes postales (trop risqué du Mexique !), les virées en Twingo avec le Tonio, les virées en décapotable avec le Padre, les barbecues dans le jardin familial, les fêtes à thème de Sabrina, les soirées du Jeudi soir de l’école de co, l’Alsace, Gribouille, et, la BOUFFE !!!!!!!!!!!!!!!
Programme
Trouver un coloc, perdre 5 kilos , boire moins, manger moins, vacances a Playa del Carmen et Cuba !
Dans les prochains épisodes.