Le dernier festival que j’avais fait date de 2006, c’était Bobital pour voir Elmer Food Beat, rappellez vous, c’était mythique, ils avaient été déprogrammés … au bénéfice de Dick Rivers.
(On a la classe, ou pas.)
Cette année, je n’ai pas souffert de la déprogrammation d’Oasis, puisque je n’avais pas prévu d’y aller, rapport au fait que je préfère le Banga que je n’aime pas ce groupe. D’un autre côté, autant honnête, j’y allait plus par curiosité et pour surveiller accompagner l’Epoux que par goût du rock (parce que l’Epoux aime beaucoup les jeunes filles tatouées et fans de rock, faut le savoir.)
J’ai rarement bouffé autant de poussière (l’avantage de la flotte en Bretagne, c’est que la poussière est transformée en boue immonde, c’est un tout autre charme). Par contre, j’ai bu autant de bière que d’habitude, va en falloir des joggings pour éponger tout ça), mais c’était plutôt très chouette.
Alors évidemment, même si nous avons fait des efforts pour naviguer d’une scène à l’autre, impossible de tout voir de la programmation. Par contre j’ai bien un avis sur les prestations suivantes (attention, on est pas chez Télérama ou les Inrocks hein, ça vient d’une fille qui a TOUS les albums d’Elmer sur son iPhone).
Le samedi, on a eu un programme fort sympathique, en compagnie d’un bloggueur de ma connaissance, Dubuc, que nous avons retrouvé sur place, entre sms et twitts :
:: Ebony Bones : j’ai beaucoup aimé. Bonne pêche, look improbable. Après c’est rigolo sur scène, à écouter dans son salon, j’ai des doutes.
:: Dananananakroyd : bien sympathiques garçons de Glasgow, bon esprit et qui bougaient bien, avec un accent terrible !
:: The Horrors : bon là, j’ai clairement été déçue. Mon pote Marco (mon acolyte à Bobital) m’avait survendu le truc, mais là, c’est pas possible. Se la jouer rockeur dépressif quand on pèse 35 kilos et qu’on est tous moulés dans des slims avec la coiffure de Mireille Mathieu, j’accroche pas (par contre ça avait l’air de plaire aux minettes). Et accesoiremment, le côté dark du groupe était de toutes manières un peu éteint par le contexte, festival en plein air, avec programmation en fin d’après midi, soit en plein soleil, dans un parc arboré. Ca aide pas à vivre le gloomy.
D’ailleurs, j’en profite pour donner un aperçu du look du festivalier lambda (moyenne d’âge 17 ans 1/2, que fait la police / où sont les parents ?) :
Tee-shirt informe, converses, et SLIM. Bordel les mecs, ARRETEZ LES SLIMS. Franchement, si j’avais 17 ans aujourd’hui, je sais pas comment je ferais avec les mecs. On dirait des filles. De jolies filles hein, soignées de la coiffure, du look et tout, mais ZERO VIRILITE. Je cause même pas des poils, y’en a pas la queue d’un !
Heureusement, côté scène, j’en ai eu ma dose de virilité.
:: The Offspring : bon là, forcément, grosse madeleine de Proust. Certes, Dexter Holland a pris 15 ans et du bide, mais c’est pas grave. Les chansons n’ont pas bougé, certes, mais moi ça me rappelle mes soirées d’ado, mes boums, tout ça. Bien naturellement, je me suis bien mangé un gars ou deux dans la foule, mais c’était vraiment bien.
:: Faith no more : c’était le premier concert en France du groupe depuis 11 ans, et même si je connais moins que les précédents, c’était aussi très bon. Ces américains, sont tout de même au poil sur scène. Parfois ça manque un peu d’humanité, mais c’est carré sur le show.
Et le chanteur, il sentait (un peu) le sexe (si on aime la gomina).
(Sur scène, il portait un costard de crooner saumoné, c’était exquis.)
Le dimanche, on a remis ça, en troupe élargie :
:: Macy Gray : très chouette prestation scénique, belle femmes, magnifiques choristes, bonne ambiance, bon groupe. Méritoire en pleine après midi aussi.
:: Sliimy : moi j’aime bien le petit stéphanois. Même avec ses 12 kilos tous mouillés et son slim (c’est dire si en fait je suis tolérante et ouverte d’esprit). Sur scène, il est plutôt bon, très à l’aise, avec un bon groupe (et son petit ami à la guitare ?), et il a le sens de la scène (et sa reprise de Womanizer de la grande Brit Brit est vraiment rigolote). Bon, forcément, vu ce que l’on a vu ensuite, difficile de faire la comparaison ….
:: Eagles of Death Metal. Alors là c’était la grosse claque. L’Epoux était comme un fou, tout content de les voir, moi je ne connaissais pas. Mais avec l’autre caution féminine de la soirée (Flo), au bout de trois chansons, on s’est regardées et on s’est dit à l’unisson « c’est moi ou il sent GRAVE le sexe le chanteur ? »
Alors le chanteur, c’est Jesse Hugues, et clairement, c’est où il veut / quand il veut. Il paraît que la vraie star c’est Josh Homme, mais nous on n’a vu que les pecs bien moulés, les tatouages qui roulaient, la moustache qui frisait, les cheveux roux qui volaient, la bouche généreuse qui s’ouvrait de Jesse.
Et là encore, en photo ça donne rien. Sur scène, il nous a fait mouiller la culotte.
Enfin la mienne (je me permettrait pas de parler de celle de Flo.)
:: Les Petits Pois : nom de code pour un groupe formé par Josh Homme, Dave Grohl et John Paul Jones. Gros son là aussi, mais moi je sortais encore émue de la prestation de mon rouquin moustachu, et j’ai moins accroché.
:: Management (AKA MGMT, comme se l’étaient inscrit sur la poitrine de nombreuses ados sur-excitées). Alors là grosse déception. Déjà forcément, quand tu sors de 2 heures de gros rock avec Jess et Josh, difficile de tenir la comparaison quand on a 19 ans et un polo trop propre. Et ensuite tout ça était un peu statique et timoré sur scène. Pourtant l’audience leur était acquise.
:: The Prodigy, pour finir en beauté. Alors là aussi ambiance explosive, et groupe incroyable. Energie, énergie, énergie. On en est sortis essorés. Keith Flint sent le sexe aussi, mais en plus inquiétant, moins bon enfant que Jesse tout de même. Je serais donc plus métal que punk on dirait …. (mais les tatouages qui saillent sur les muscles, ça fait son petit effet tout de même).
Ce matin je rentrais à Lyon par le train de 6 h 30, pour un RDV pro à la première heure, fraîche comme une fleur …. Rock’n’roll qu’ils disaient …