Il est des héroïnes qui ne devraient pas mourir. Mais elle s’y était préparée, à sa mort, et elle est partie dans son sommeil, paisiblement. Benoite Groult avait 96 ans, elle était vieille, c’est vrai. Mais elle me manque déjà.
Moi qui me suis fait tatouer le titre de son essai sur l’avant bras, je me sens ce soir orpheline.
J’ai éte très émue aujourd’hui de celles et ceux qui m’ont témoigné avec gentillesse et prévenance leur affection sur les réseaux sociaux, et plus encore ceux qui m’ont dit avoir lu / connu Benoite Groult « grâce » à moi.
Sur France Culture, un bel hommage, avec Catel, qui lui a consacré une BD biographie que je vous recommande chaudement.
Dans la plupart des hommages qu’elle reçoit, je suis particulièrement sensible à ceux qui évoquent son féminisme « en marchant » / de réconciliation. Car en effet, au moment de mai 68 Benoite Groult avait déjà 48 ans, et s’est tenue à distance des franges militantes un peu extrêmes. Au contraire, elle a construit sa pensée féministe au fil d’une vie remplie, de doutes et d’expériences, sans dogmatisme. On parle de « Ainsi soit elle » comme d’un ouvrage de réconciliation du féminisme, et même si elle est qualifiée parfois de féministe bourgeoise, je trouve qu’elle a su donner une image positive et pragmatique de ce combat là. Notamment, elle avait un rapport aux hommes et à la séduction plutôt honnête et libéré.
Ici encore d’autres documents intéressants :
- un entretien de BG fait avec Laure Adler
- des extraits de sa vision très critique de la vie conjugale
- son combat pour le droit à mourir dans la dignité
- l’hommage d’une autre fan girl
J’espère que sa pensée et ses idées survivront !